Au Québec, on estime que 1,2 % des hommes et 1,8 % des femmes sont atteintes d’un trouble bipolaire.
Sur notre territoire, cela représente environ 6 000 personnes.
Définition
Les variations de l’humeur constituent le lot de tout individu. Sous l’influence de facteurs situationnels (pertes affectives, variations saisonnières, gains ou pertes d’argent, promotion ou démotion, etc.), notre humeur peut varier au cours d’une même journée, des saisons, des années.
Chez la personne ordinaire, ces variations de l’humeur sont en proportion avec l’événement en cause et se régularisent en peu de temps, alors que chez l’individu atteint de maladie affective bipolaire, les variations de l’humeur sont hors de proportion avec les événements. Elles atteignent une intensité telle que cette personne ne se rend plus compte que son humeur exubérante et que sa colère dépassent les bornes, ou encore que sa dépression est telle qu’elle en est paralysée et hantée par des idées suicidaires.
Dans le processus du diagnostic de cette maladie, il est important de ne pas tenir compte seulement de l’état clinique au moment de la consultation, mais de procéder à un historique des états antérieurs (histoire longitudinale) et à une histoire génétique : recherche de phénomènes semblables chez les collatéraux (frères et sœurs) et les ascendants (parents, frères et sœurs des parents).
Les symptômes
La maladie comporte deux phases.
- En phase de manie (les hauts), la personne démontre une confiance exagérée en elle-même et ses projets sont dans la démesure, à un point tel qu’elle ne prendra pas le temps ni de manger ni de dormir et qu’elle sera surexcitée. De plus, il y aura une accélération du processus de la pensée et une hyperactivité motrice.
- En phase dépressive (les bas), elle perd goût à la vie, elle est incapable de se concentrer, elle souffre de fatigue chronique et peut perdre beaucoup de poids. Toute activité devient pénible. Dans les deux cas, la personne vit des moments difficiles.
Il faut se rappeler qu’il y a une phase « normale » où l’individu fonctionne de façon relativement adéquate.
Les causes
Les recherches scientifiques énoncent majoritairement des causes biologiques au trouble affectif bipolaire. L’hérédité a aussi une influence sur l’apparition de la maladie. Le risque s’accroît dans les familles où il est déjà présent.
Chez les personnes ayant des prédispositions à développer la maladie, certaines situations stressantes peuvent agir comme facteurs déclencheurs.
Les traitements
Le trouble bipolaire est habituellement traité par une combinaison de médicaments qui atténuent les symptômes et un suivi psychologique. Celui-ci offrira un soutien à la personne en l’aidant à comprendre et à accepter sa maladie. En matière de pharmacologie, les régulateurs de l’humeur sont habituellement efficaces pour cette problématique. Par ailleurs, des contrôles sanguins sont souvent exigés afin de bien doser la médication.
En règle générale, les personnes qui bénéficient d’un suivi adéquat peuvent reprendre leurs activités courantes sur le plan professionnel, familial et social.
Non traité, le trouble bipolaire amène souvent des problèmes avec l’entourage, car des comportements hors mesure peuvent entraîner des tensions familiales, des ennuis financiers ou judiciaires. Ces situations sont souvent aussi difficiles à vivre pour la famille que pour la personne atteinte de la maladie, d’où l’importance d’aller chercher de l’aide.